Des masques non livrés, non homologués… Les conditions sanitaires ne sont pas remplies! De plus en plus de maires refusent d’ouvrir les écoles en France! Communiqué FNEC FP FO 49 du 7 mai 2020.

Communiqué de la FNEC FP FO 49

sur la rentrée du 11 mai


Réouverture des écoles, même partielle, le 12 mai, le 14 mai :

Pour FO, ce n’est pas une question de date

mais une affaire de garanties sanitaires pour tous!

Et force est de constater que rien n’a avancé ! De fait, le gouvernement, le Préfet, le Directeur Académique … préparent la deuxième vague de contamination pour permettre la reprise économique, la priorité du gouvernement…

Nous n’oublierons pas !

Comme pour les personnels soignants, les «MERCI», les applaudissements ne suffiront pas !

Les demandes de garanties sanitaires permettant une reprise ont été posées dans toutes les instances et à tous les niveaux par FO : dépistage systématique des personnels de l’école et des élèves, masques FFP2 (seuls reconnus par le Code du Travail), désinfection des locaux et nettoyage régulier, avec tout le matériel de protection nécessaire (gel hydroalcoolique,…)

Quelle est la réalité ? Les masques ne sont pas arrivés dans nombre d’écoles. Ont-ils seulement été commandés par l’Éducation Nationale pourtant employeur ?… Partout, il s’est défaussé de cette responsabilité sur les mairies. Le Recteur aurait réquisitionné des personnels depuis 15 jours dans les Lycées Professionnels de l’Académie pour qu’ils fabriquent les masques pour leurs collègues professeurs des écoles… des masques non homologués bien sûr !…

La réalité c’est l’Inspecteur d’académie en CHS qui affirme que « le droit de retrait ne peut s’appliquer», semblant ignorer que le droit du travail n’a pas été aboli et qu’il a l’obligation de protéger les personnels qui sont sous sa responsabilité. Prétendre que l’Éducation nationale serait exclue du champ d’application de la loi du 23 décembre 1982 et du décret du 28 mai 1982 est non seulement mensonger mais aussi une mise en danger des personnels… et de fait des élèves, de leurs familles!

Pas de moyens de protection, pas de masques homologués dans une situation d’épidémie qui a fait 25000 morts, c’est une situation de danger grave et imminent !

Pourquoi M. l’Inspecteur d’académie et M. le Préfet ne déclarent-ils pas dans la presse qu’ils se portent eux-mêmes garants que la sécurité sanitaire sera assurée pour tous les élèves et les personnels dès le 11 mai ?… Ce serait de nature à rassurer les personnels et les familles. Mais il y a tout lieu de douter de cela !

Car si la sécurité pour les personnels de l’Education nationale c’est de se conformer au protocole sanitaire de reprise des cours, alors tout le monde est en danger !
En effet, à sa lecture on en vient à penser que les professeurs des collèges, des lycées et des écoles seraient dotés d’une constitution particulière qui les dispense de toute protection…

D’après ce protocole, les professeurs peuvent se réunir avec 15 élèves dans une salle alors que sont interdits, même à l’extérieur, les rassemblements à plus de 10 personnes !
Selon ce protocole élaboré par le ministère, les enseignants n’ont besoin de masques qu’à l’entrée en classe. Une fois dans la salle avec les 15 élèves, sans doute asymptomatiques, ils ont le pouvoir de repousser toute attaque virale en faisant cours sans masque.

Pas besoin de tests de dépistage non plus pour les personnels, ce n’est pas prévu. Le ministère partirait-il du principe que tous les personnels des collèges et des lycées sont immunisés et que ce serait inutile de leur en faire bénéficier ?

Selon lui, les personnels de l’éducation nationale sont également bien plus immunisés que ceux des autres pays européens puisqu’en Espagne, en Italie ou en Angleterre, le nombre de décès ne diminuant pas plus qu’en France, la rentrée est pourtant reportée au mois de septembre.

Autre découverte de ce protocole sanitaire de déconfinement, les enfants d’enseignants sont particulièrement résistants au COVID 19 puisque le dispositif ministériel prévoit qu’ils seront scolarisés prioritairement pour que leurs parents puissent aller affronter le virus dans leur établissement. Parents et enfants seront donc doublement exposés. Les enseignants sont placés en première ligne face au COVID, et ce que l’on ne savait pas, c’est que leurs enfants allaient les accompagner au front.

La publication du protocole a eu pour effet de multiplier les décisions de maires avec leur conseil municipal de ne pas ouvrir leur école à partir du 11 mai partout en France. Oui, les maires n’ont pas obligation d’ouvrir l’école quand cette ouverture présente un danger pour la santé des élèves et des personnels et que leur responsabilité est engagée !

Le protocole c’est l’explosion du groupe-classe et l’officialisation de la transformation de l’école publique en école à la carte, en garderie sous l’égide de la municipalité.Quant aux directeurs, ils seraient chargés de mettre en place cette usine à gaz dans le cadre fixé par la mairie…et « s’ils ne respectent pas le protocole (inapplicable!), la responsabilité des enseignants pourrait être engagée ».

Les personnels de l’Education nationale sont en colère de recevoir chaque jour des injonctions contradictoires, du casse-tête organisationnel. Ils sont en colère car ce que révèle le protocole, c’est que les moyens de protection ne pourront pas être fournis en nombre suffisant. Les tests n’auront pas lieu. La sécurité des enfants et des personnels ne pourra pas être garantie. Et le gouvernement en profite pour aller lus loin dans sa destruction de l’Education Nationale !

Les collègues réunis avec FO en visio refusent de mettre leur vie, celle de leurs enfants et de leurs proches en péril pour servir de garderie au MEDEF ! Motions adoptées par les collègues : https://www.fnecfpfo49.com/le-11-mai-droit-de-retrait-intervention-de-clement-poullet-sur-france-info-et-point-sur-le-protocole-sanitaire/motion-ris-fo-29-avril-2020/

Les syndicats de la FNEC FP FO 49 rappellent que les personnels ont des droits et ils ont l’intention de les faire valoir.

La FNEC FP FO 49 soutiendra tous les personnels qui refuseront de retourner sur leur lieu de travail par tous les moyens (droit de retrait et de grève). La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève au plan national qui couvre toutes les initiatives des collègues.