La santé avant la bourse ! Sans tests, sans masques, pas de reprise ! L’Union Départementale FO du Maine-et-Loire s’adresse à Mme la Présidente de la Région des Pays de la Loire.

Communiqué de presse 27 avril 2020

L’Union Départementale FO du Maine-et-Loire s’adresse à Mme la Présidente de la Région des Pays de la Loire
La santé avant la bourse !
Sans tests, sans masques, pas de reprise !

Dans un communiqué publié par Ouest-France samedi 25 avril 2020, Madame Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire, s’adresse au Président de la République pour lui demander que la région « puisse travailler à la mise en oeuvre d’un plan de déconfinement accéléré et notamment pour les secteurs les plus impactés : l’hôtellerie, la restauration, le tourisme… qui n’ont à ce jour aucune perspective de reprise »

Elle s’appuie sur le fait qu’alors que la région a été moins touchée que d’autres par l’épidémie, « la perte d’activité y est équivalente sinon plus forte (36 %) que celle observée dans les régions plus durement frappées. » Elle considère donc que le déconfinement doit être plus rapide « pour sauver les entreprises et les emplois et permettre aux familles d’essayer de retrouver une vie plus normale. » Elle conclut en indiquant « qu’il va falloir apprendre à vivre avec le virus et le plus tôt sera le mieux. »

À la lecture de telles déclarations, l’Union Départementale Force Ouvrière tient à interpeller madame Morançais :

Madame la Présidente, pour Force Ouvrière, la seule urgence qui vaille c’est tout mettre en oeuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, des enseignants et celle des élèves. Élèves que le gouvernement a décidé de remettre en classe contre l’avis de son propre conseil scientifique. En effet, dans son avis daté du 20 avril (mais publié le 25, comme si cette publication posait problème) ce conseil indique : « … le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en oeuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »
Mais face à la décision d’Emmanuel Macron de rouvrir écoles , collèges et lycées le 11 mai, il « prend acte de la décision politique » ! Quel terrible aveu !

Madame la Présidente, dès le début de l’épidémie, notre organisation a exigé la fourniture de masques et l’organisation de dépistages systématiques pour les salariés, notamment ceux contraints de poursuivre leur activité. Voilà des semaines donc que nous réclamons la simple application des préconisations des scientifiques et de l’Organisation mondiale de la Santé.

Nous n’avons cessé d’alerter sur les dangers que l’on fait courir aux salariés et à leur famille en décidant de la réouverture des usines, des chantiers sans la mise à disposition des moyens nécessaires à leur protection.

Madame la Présidente, nous ne sommes pas dupes ! Le 11 mai, il s’agit d’accueillir les enfants à l’école pour permettre aux parents de retourner travailler dans les entreprises et dans les services, sans prendre en compte les risques sanitaires encourus, pour « sauver l’économie ».

Depuis quand l’école est-elle une garderie ? Les parents ne s’y trompent pas. Plus des deux tiers d’entre eux refusent que leurs enfants retournent à l’école le 11 mai.

Quant aux autres, bien souvent il s’agit des familles les plus modestes, contraintes de reprendre le travail parce que si pour les employeurs le chômage partiel est pris en charge à 100 %, les salariés en chômage partiel ne perçoivent, eux, que 84 % de leur salaire net. À ce sujet, Force ouvrière réaffirme sa revendication exprimée dès le début du confinement : prise en charge à 100 % du salaire pour les salariés en activité partielle !

L’État trouve bien, par centaines de milliards, des fonds pour les entreprises, surtout les plus importantes d’ailleurs, comme les 7 milliards très récemment annoncés pour Air France/KLM.

Pour Force Ouvrière, oui il y a de fortes inquiétudes sur le maintien des emplois, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la vie des salariés. Le système de santé de notre pays ruiné par des décennies d’austérité budgétaire a montré ses limites face à une telle épidémie.

S’il tient aujourd’hui, c’est grâce à l’extraordinaire engagement des soignants, qui face à l’impéritie gouvernementale et malgré elle, font fonctionner l’hôpital. Les représentants de ce gouvernement comme ceux des précédents ont beau jeu, aujourd’hui, de les faire applaudir alors que depuis au moins 20 ans (et 100 000 lits en moins !) ils les méprisent et les paupérisent.

Alors oui nous sommes sans doute amenés à vivre encore un certain temps avec ce virus. Et en l’absence de traitement, de vaccins, plus que jamais Force Ouvrière exige que les moyens de protection, les tests soient mis en place au plus vite.

Sans tests, sans masques, pas de reprise ! Madame la Présidente pour Force Ouvrière ce sera « la santé avant la Bourse » !

Angers, le 27 avril 2020
Communiqué de presse

Bureau de l’UD FO 49