« Saumur. École inclusive : un manque de moyens avéré »

Le changement d’école de la classe IME (Instituts Médico-Éducatifs) à Saumur met en lumière le manque de moyens dédiés à l’école inclusive. Ce sujet est au cœur des préoccupations des enseignants comme le constate le SNUDI-FO 49.

Le communiqué :

https://www.le-kiosque.org/saumur-ecole-inclusive-un-manque-de-moyens-avere/

« En effet, les enseignants vivent, pour beaucoup, des difficultés, voire dessituations de tensions extrêmes, conséquences des politiques de restriction budgétaire. Sous couvert « d’inclusion » d’enfants handicapés dans les écoles, le gouvernement fait des économies sur leur dos, en fermant les institutions dans lesquelles ils recevaient les soins à hauteur de leurs besoins. « Les chiffres en France » avancés dans l’article concernant les enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire indiquent des hausses constantes du budget consacré à leur intégration. Pourtant, les manques sont criants dans chaque école : élèves sans AESH (Accompagnant d’élève en Situation de Handicap), élèves sans soins en attente de place en ITEP (institut thérapeutique accueillant des enfants ayant des problèmes graves de comportement), de place en IME… car on détruit chaque année un peu plus l’enseignement spécialisé estimé trop coûteux. A cause du manque de places dans des structures adaptées et conçues pour eux, les élèves à besoins particuliers sont de plus en plus nombreux à être laissés sans aide dans les classes ordinaires.

Les classes externalisées sont un des aspects de cette destruction organisée.

Des conventions sont signées entre les mairies, l’Education Nationale et les structures qui prennent en charge les élèves handicapés, comme l’Adapei (association loi 1901). Ces classes d’IME, gérées par des associations privées, dans lesquelles interviennent leur propre personnel, occupent des locaux d’écoles qui peuvent être publiques et donc financées par les mairies. Par cette stratégie, empruntée au coucou, les IME externalisent peu à peu leurs services et leurs personnels, et font ainsi un pas de plus vers leur propre désintégration. C’est le cas, par exemple, pour la classe qui occupait à temps partiel une classe de l’école du Clos Coutard. Les 7 élèves de cette classe IME ne sont pas des élèves inscrits dans l’école puisqu’ils sont inscrits à l’IME : ils ne viennent pas des Hauts Quartiers, pas même de Saumur pour certains (un service de taxis était mis en place pour les amener sur place).

La mairie de Saumur s’est engagée à loger cette classe de l’IME, dans l’école publique du Clos Coutard, tant qu’il y avait une salle disponible, et à les reloger dans une autre école quand le Clos Couatrd serait au complet.

Le directeur de l’IME dit avoir ignoré le contenu de la convention, tout comme le fait qu’une ouverture se profilait depuis 2 ans au Clos Coutard. Cela en dit long sur l’intérêt portée à cette classe : aucun objectif sur le long terme. Le directeur de l’IME met en avant les intérêts des élèves de sa classe (ceux ayant déjà une place à l’IME) sans prendre en compte ceux des enfants du quartier qui souhaitent être scolarisés dans l’école la plus proche de chez eux, comme ils en ont le droit (loi Montchamp).

L’inclusion des élèves handicapés doit-elle se faire aux détriments des autres ? Tous les parents d’élèves ne souhaitent-ils pas le meilleur pour leur enfant ? Pour le SNUDI-FO 49, le bilan réel de cette « école inclusive à bas coût », ce sont des milliers d’élèves à besoins particuliers placés par défaut en milieu ordinaire alors qu’ils devraient être pris en charge par des enseignants spécialisés. C’est aussi la négation du droit pour tous les élèves à pouvoir bénéficier d’un enseignement adapté quel qu’en soit le coût.
Le SNUDI-FO 49 revendique le rétablissement du droit à un enseignement spécialisé pour les élèves dont la situation l’exige, ce qui implique, le rétablissement et la création de tous les postes, structures et établissements spécialisés à hauteur des besoins et l’arrêt immédiat des stratégies de destruction, voire d’auto-destruction. »