
Résultats des concours de recrutement de professeurs des écoles : toujours moins d’enseignants dans les écoles !
Les résultats des concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) ont été rendus publics à la mi-juin dans un contexte où le gouvernement Bayrou-Borne s’en prend brutalement à l’Ecole publique. Faut-il rappeler que 5 000 fermetures de classes ont été décidées pour la rentrée par les IA-DASEN dans les instances de carte scolaire ? Que les remplaçants et les enseignants spécialisés manquent partout ?
Ainsi les 9832 postes proposés aux différents concours de recrutement de professeurs des écoles s’annoncent bien insuffisants pour doter l’Ecole publique d’un nombre d’enseignants fonctionnaires d’Etat à hauteur des besoins !
D’autant plus que, comme les années précédentes, dans trois académies, le nombre de lauréats est très en-deçà du nombre de postes proposés :
• Dans l’académie de Créteil, seuls 638 candidats ont réussi le CRPE public externe pour 869 places.
• Dans l’académie de Guyane, seuls 37 candidats ont réussi le CRPE public externe pour 110 places.
• Dans l’académie de Versailles, seuls 604 candidats ont réussi le CRPE public externe pour 960 places
Et ce ne sont pas les concours exceptionnels mis en place à Versailles et à Créteil qui permettront d’obtenir le nombre d’enseignants nécessaires dans ces académies.
Ainsi, conséquence du déficit de personnels, pas moins de 200 postes de remplaçants sont vacants dans les Yvelines ; on dénombre 800 enseignants contractuels en Seine-Saint-Denis !
Ce manque de candidats est la conséquence de l’aggravation des conditions de travail, de l’effondrement du pouvoir d’achat, de la mise en place de la masterisation et du concours à Bac+5 comme le SNUDI-FO ne cesse de le pointer.
Les listes complémentaires drastiquement réduites !
Face au nombre insuffisant de places aux concours dans toutes les académies, le SNUDI-FO réitère chaque année, inlassablement, sa revendication de recrutement de l’intégralité de la liste complémentaire et bien souvent, grâce à la mobilisation (rassemblements, pétitions…), celle-ci finit par être recrutée.
Or cette année, seuls 345 candidats aux concours sont inscrits sur les listes complémentaires contre 1105 l’année dernière soit une baisse de 69% !
En voulant limiter drastiquement le recours aux listes complémentaires recrutés en tant que fonctionnaires d’Etat, le gouvernement Bayrou-Borne confirme une fois de plus sa volonté de s’en prendre à l’Ecole publique dans le cadre de son économie de guerre.
Pour le SNUDI-FO c’est inacceptable ! Le SNUDI-FO revendique :
• L’arrêt des suppressions de postes, la création de tous les postes et des places aux concours nécessaires !
• Le recrutement immédiat de la totalité des candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires et le réabondement de celles-ci !
• La mise en place en urgence de concours exceptionnels à Bac+3 partout où c’est nécessaire !
• La titularisation de tous les contractuels qui le souhaitent !
Montreuil, le 20 juin 2025
En cinq ans, une hausse de 49% du non-remplacement des enseignants !
Les conséquences des suppressions de postes dans les écoles publiques opérées par les différents gouvernements Macron (encore 670 postes supprimés à la rentrée 2025) sont catastrophiques pour les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves : fermetures de classes, manque d’enseignants spécialisés et d’enseignants remplaçants.
Un rapport sénatorial vient justement de confirmer l’état désastreux du remplacement des enseignants absents dans les écoles : en 2023-2024, le nombre de demi-journées non remplacées s’élevait à 1 630 163, contre 1 095 001 en 2018-2019… soit une hausse de 49% !
A titre d’exemple, depuis la rentrée scolaire de septembre 2024, 18 000 journées d’absence n’ont pas été remplacées dans les Yvelines (soit 144 classes sans enseignants chaque jour), 3 200 en Côte d’Or, 2081 dans le Puy-de-Dôme…
Cette généralisation du non-remplacement s’accompagne de l’augmentation du recours aux enseignants contractuels, précaires et sous-payés : selon le rapport sénatorial, ceux-ci représentaient en 2023-2024 17% des enseignants remplaçants contre 11,1% en 2018-2019 !
Et malgré ce constat accablant, sur lequel le SNUDI-FO ne cesse d’alerter depuis des années sans attendre ce rapport sénatorial, ce gouvernement confirme ses orientations mortifères pour l’Ecole publique.
Il continue à supprimer des postes, à fermer des classes, il limite drastiquement le recours aux candidats aux concours de recrutement de professeurs des écoles inscrits sur les listes complémentaires. Rappelons que cette année, seuls 345 candidats aux concours sont inscrits sur les listes complémentaires contre 1105 l’année dernière soit une baisse de 69% !
C’est enfin dans ce contexte, que, département après département, les IA-DASEN annoncent la fusion des différents types de remplaçants et leur affectation au sein d’une zone unique de remplacement départementale.
Ainsi disparaissent les fonctions de ZIL, de brigade REP+, de brigade formation…
Ces réorganisations, avec la suppression des spécificités des différents types de remplaçants, ne pourront que dégrader considérablement les conditions de travail de tous les personnels : enseignants remplaçants, adjoints ou directeurs et personnels administratifs.
Le SNUDI-FO revendique :
• l’arrêt des suppressions de postes et la création des postes nécessaires notamment pour assurer le remplacement des enseignants absents ;
• le recrutement immédiat de tous les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires et le réabondement de celles-ci ;
• le maintien ou le retour de la distinction effective des différents types de remplaçants existant dans les départements ;
• la titularisation de tous les contractuels qui le souhaitent.
Il appelle les personnels, en lien avec les parents d’élèves, à se mobiliser jusqu’à la fin de l’année scolaire pour exiger le remplacement de tous les collègues absents.
Retrouvez le communiqué du SNUDI FO : Cliquez ICI
250623 Communiqué SNUDI-FO non remplacement
Montreuil, le 3 juillet 2025
A l’attention de Madame la ministre de l’Education nationale
Objet : listes complémentaires des concours de recrutement de professeurs des écoles et renouvellement des enseignants contractuels des écoles publiques
Madame la ministre,
Le SNUDI-FO a pris connaissance des résultats des concours de recrutement de professeurs des écoles. Cette année, seuls 345 candidats aux concours sont inscrits sur les listes complémentaires contre 1105 l’année dernière soit une baisse de 69% !
Cet état de fait n’a rien à voir avec le niveau des candidats puisque, par exemple, dans l’académie de Toulouse, le dernier candidat inscrit sur la liste complémentaire a une moyenne de 12,3. Il est la conséquence de choix budgétaires.
Cette limitation des places sur les listes complémentaires est inacceptable alors que le manque d’enseignants est manifeste dans les départements.
Vous n’êtes pas sans savoir par exemple qu’un rapport sénatorial vient de confirmer l’état désastreux du remplacement des enseignants absents dans les écoles : en 2023-2024, le nombre de demi-journées non remplacées s’élevait à 1 630 163 contre 1 095 001 en 2018-2019 soit une hausse de 49% !
Nous vous demandons donc que la totalité des candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires soient immédiatement recrutés en tant que professeurs des écoles stagiaires et que l’ensemble des listes complémentaires soient réabondées de manière à permettre aux recteurs de recruter dès maintenant des enseignants fonctionnaires d’Etat supplémentaires.
Au moment où vous réduisez drastiquement le nombre de places sur les listes complémentaires, nous constatons également que dans plusieurs départements, les enseignants contractuels dans les écoles publiques ne sont pas renouvelés. Ainsi, en Seine-Saint-Denis, 125 enseignants contractuels n’ont pas été reconduits, chiffre qui s’ajoute aux 78 démissions de ces mêmes enseignants contractuels. Dans le Puy-de-Dôme, 40 enseignants contractuels sur 65 ne sont pas renouvelés.
Il semblerait que même ces personnels, précaires et sous-payés, coûtent désormais trop cher !
Le SNUDI-FO exige de votre part le renouvellement de tous les contractuels qui le souhaitent ainsi que la mise en place d’un plan de titularisation leur permettant d’intégrer le statut de la Fonction publique.
A ne pas réabonder massivement les listes complémentaires, à ne pas reconduire les enseignants contractuels, vous prendriez la responsabilité d’une rentrée catastrophique du fait du manque d’enseignants dans les écoles, tout ceci dans un contexte marqué par les 670 suppressions de postes et les milliers de fermetures de classes actées par votre gouvernement, suppressions de postes et fermetures de classes dont nous revendiquons l’annulation tout comme nous exigeons la création de postes à hauteur des besoins.
Pour le SNUDI-FO, il est plus que temps d’en finir avec les économies sur le dos de l’Ecole publique, du droit à l’instruction des élèves et des conditions de travail des personnels. Le SNUDI-FO continuera d’être au côté de tous ceux qui, personnels comme parents d’élèves, se mobilisent pour défendre l’Ecole publique.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer l’expression de mes salutations distinguées.
Frédéric Volle, secrétaire général du SNUDI-FO
Retrouver le courrier ici
250704 Courrier SNUDI-FO liste complémentaire et contractuels