Déclaration liminaire FO au CTSd du 25 juin 2019 : moyens, territorialisation, loi Blanquer et canicule!

Déclaration FNEC FP FO 49 – CTSD 1er degré du Mardi 25 juin 2019

Monsieur le Directeur Académique,

La FNEC FP FO vous remercie, ainsi que vos services, pour l’envoi du projet d’ajustement de carte scolaire 1er degré pour la rentrée 2019.

Pour FO , la fermeture de Jean Jaurès à Trélazé, école maternelle deux classes tout à fait viable, est contraire aux « engagements » gouvernementaux: elle est inacceptable.

Par ailleurs, pour FO, il ne peut y avoir de fermetures dans les écoles qui ont subi une fusion forcée (Henri chiron, Marie Talet, Grandes Maulévries), fermetures qui ne sauraient qu’attiser la colère de collègues à qui elles ont été imposées. FO rappelle qu’elle s’oppose à ces fusions, même « expérimentales », et demande leur annulation.

Nous demandons toujours par ailleurs que tous les TPS soient pris en compte. Le seul « bénéfice » (!) des annonces ministérielles de scolarisation obligatoire à 3 ans serait la fin des quotas que nous dénonçons. Ainsi, les mesures arrêtées ne pourraient plus empêcher la scolarisation des tous petits dans les écoles publiques ni laisser d’écoles maternelles à 28, 29 voire 30 de moyenne par classe !

Les conséquences de l’inclusion systématique d’enfants handicapés dans le milieu ordinaire, au détriment des soins dont ils ont besoin et dont ils ne peuvent plus bénéficier dans les structures adaptées ne seront pas solutionné par quelques ETP pour l’ASH alors que les RASED sont incomplets, que les psychologues scolaires manquent cruellement… FO s’oppose à la destruction en cours de l’enseignement spécialisé, à la destruction des établissements avec du personnel sous Statut, à la mutualisation des AVS et au développement des PIAL. L’inclusion systématique, encore poussée plus loin avec la loi Blanquer, montre pourtant déjà chaque jour ses conséquences désastreuses pour les écoles, les enseignants et les élèves eux-mêmes !

Pour ce qui est des ajustements de dédoublement des classes de CP et CE1 en REP ; FO rappelle que les « dispositifs » souhaités de plus en plus nombreux par les gouvernements successifs type « plus de maîtres que de classes», « dédoublements », sont des dispositifs éphémères qui permettent une grande flexibilité avec le Statut, une inégalité de traitement entre les écoles et les niveaux de classes. Ces dispositifs permettent aussi de brouiller les chiffres et les moyennes réelles… FO – qui n’a pas soutenu la Loi de Refondation et donc la remise en cause du Statut – demande des postes pour alléger les effectifs dans TOUTES les classes sans distinction.

En ce qui concerne le projet de cité éducative à Monplaisir, le SNUDI FO a écrit au Maire d’Angers pour lui demander de retirer sa candidature pour sa mise en oeuvre. Les cités éducatives entrent totalement dans le cadre de l’expérimentation élargie, inscrite dans le projet de loi Blanquer, et répondent à la logique des EPSF. Elles plaçent les écoles et les enseignants sous la tutelle du principal du collège « chef de file pour l’ensemble des établissements relevant de la cité éducative » lui-même sous la tutelle de la collectivité cosignataire de la convention. Les enseignants du premier degré de ces cités éducatives deviendraient des moyens mutualisés dont l’utilisation serait déterminée par cette convention signée par les maires et mise en œuvre sous l’autorité du principal du collège en totale contradiction avec leurs garanties statutaires. Cette expérimentation rime encore une fois avec territorialisation de l’Education nationale. Notre syndicat se tient prêt à défendre le Statut, à aider à la mobilisation sur Monplaisir, dans l’unité la plus large.

Sur ce dossier territorialisation de l’Ecole, la FNEC FP FO 49 a pris bonne note de votre réponse sur une question de protection des fonctionnaires d’Etat face aux collectivités territoriales, en l’occurrence la Mairie de Saumur, lors de la dernière CAPD. Nous ne pouvons l’accepter au moment où les affaires alarmantes de professeurs des écoles livrés à la la vindicte populaire (parents d’élèves ou collectivités territoriales) se multiplient, Elles engendrent des drames humains chez nos collègues dans toute la France. Ce sont les conséquences de la désertion des services de l’État dans l’administration des services publics, les conséquences de la territorialisation de l’Education Nationale en cours. C’est aussi lié au début de l’ère du mérite, de management et de l’arbitraire dans la fonction publique avec PPCR et l’article 1 de la Loi Blanquer que Force Ouvrière dénoncent.

La FNEC FP FO 49 revendique toujours le retrait des décrets Darcos, Peillon et l’abandon total des projets Blanquer !

Nous revendiquons le rétablissement d’une organisation de la semaine scolaire sur 4 jours, commune à tous les enseignants de toutes les écoles du territoire national, l’arrêt de la territorialisation.

Pour la FNEC FP FO, la seule issue positive pour assurer la baisse des effectifs dans toutes les classes (en zone prioritaire et ordinaire), pour créer des postes spécialisés pour les élèves qui en ont besoin, et permettre aux collègues qui doivent pouvoir en bénéficier de ne pas faire dépendre leur allègement de service de « quotas », c’est l’abondement des dotations, la création immédiate de tous les postes nécessaires et le recrutement sur la liste complémentaire, sans recrutement de contractuels.

Deux mots sur la canicule prévue…

L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) considère « qu’au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés«  et donc à plus forte raison pour des enfants.

Lors de la canicule de juin 2017 où les températures étaient en deçà de celles annoncées par Météo France pour les jours qui viennent, des collègues et des élèves ont été très fortement incommodés par la chaleur dans les locaux. Il n’est pas acceptable que cela se reproduise et des mesures sérieuses doivent être prises afin de protéger la santé des personnels et des élèves.

Or, c’est à « l’employeur [de] prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs, notamment par la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés » (article L4121-1 du Code du Travail) … quand bien même les locaux ne lui appartiennent pas.

Vous nous direz qu’une note du ministère a été envoyée dans les écoles pour prévenir les effets de la canicule. Mais, ces consignes, qui relèvent du bon sens (boire, adapter le rythme du travail, temps de pause…), ne permettent pas toujours de faire face dans une situation d’urgence.

La réglementation indique bien que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la santé des salariés. Si les conditions ne sont pas réunies, l’école doit fermer.

Je vous remercie de votre attention