
Un groupe de travail ministériel le 7 mai 2025 a confirmé toutes nos craintes : tout est déjà décidé, tout en voulant nous faire croire que ça ne l’est pas !
La méthode du ministère est simple :
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Un questionnaire envoyé aux parents et aux personnels avec des questions orientées choisies par lui-même et des résultats qui, « étonnamment », confortent ses préconisations
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Des concertations des organisations syndicales dans lesquelles aucun élément concret n’est jamais annoncé, mais des concertations dans lesquelles les revendications exprimées ne sont jamais prises en compte ; des GT qui se suivent et se ressemblent pour ne rien dire
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Des audits et des rencontres dans 3 académies qui ne retiennent que les propos allant dans le sens des orientations du ministère
Le ministère confirme trois grandes orientations desquelles découlera la réforme de la santé scolaire :
- La primauté de l’intervention dans le 1er degré (avec, entre autres, de nouvelles modalités pour le bilan de la 6e année)
- La création d’un poste de Conseiller Technique de PsyEn référent en santé mentale
- La création d’un pôle santé social sous l’égide du DASEN
- Une feuille de route santé-social qui se déclinera à plusieurs niveaux et s’adaptera aux besoins locaux
- La priorité aux élèves ayant des besoins particuliers
Mais aucun des besoins des personnels ne trouve de réponse dans ce projet et les propos du ministère :
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Refus de s’engager sur des créations de postes compte tenu, dit-il, des incertitudes sur le projet de loi des De l’argent il y en a : des milliards pour financer la loi de programmation militaire et pour le budget de la défense. Ce sont des choix politiques. La santé des élèves et les conditions de travail des agents n’a pas à faire les frais de l’économie de guerre imposée par ce gouvernement et ses prédécesseurs.
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Refus de s’engager sur la revalorisation des grilles indiciaires : pas de CTI pour les AS, toujours rien de concret pour les médecins auxquels la promesse de revalorisation faite depuis des années n’est toujours pas tenue et toujours 30% de perte de pouvoir d’achat depuis 2000 pour tous les
La FNEC FP-FO n’est pas dupe : les assises de la Santé scolaire visent à associer les syndicats à une transformation de la santé scolaire pour masquer le manque de moyens. Il y aurait soi-disant des doublons avec le milieu libéral ou le champ de compétence du ministère de la Santé ! Comment oser parler de doublons à l’heure où les déserts médicaux s’amplifient sur le territoire national, à l’heure où les services des urgences psychiatriques sont saturés, réduisent leurs heures d’ouverture, où les listes d’attente s’allongent en pédopsychiatrie, aux CMP, CMPP, ou les services de protections de l’enfance saturés… ?
Nous refusons de brader la santé scolaire sur l’autel de la politique d’austérité.
Nous défendons une santé scolaire basée uniquement sur les besoins des élèves – de tous les élèves du 1er degré et du second degré – basée sur des services complémentaires avec des personnels qualifiés, avec un statut, en nombre suffisant.
Pas de problème de coordination si chacun des services respectifs dispose de moyens en postes, en matériel et frais de déplacements !
Parce qu’elle refuse de cautionner cette mascarade, la FNEC FP-FO boycottera ces assises. Elle appelle les personnels à participer aux réunions d’informations syndicales qu’elle organise pour définir les revendications et organiser l’action commune la plus large pour faire reculer le gouvernement sur ce projet.
Télécharger ici le communiqué
250509 Boycott des Assises de la Santé scolaire
Santé mentale, « Grande cause nationale »? NON à l’enfumage gouvernemental, OUI à la satisfaction des revendications !
Le Gouvernement dit faire de la santé mentale la « grande cause nationale de 2025 ». Dans un contexte de mépris et de répression de la jeunesse, de destruction des services publics et des nouvelles annonces d’économies, qui pourrait le croire ?
D’après un sondage Ipsos de mars 2025, 45% des adolescents seraient potentiellement concernés par des troubles de l’anxiété et 40% des adolescents seraient potentiellement concernés par des symptômes dépressifs plus ou moins sévères.
Et comment en serait-il autrement ?
Les jeunes ont vécu le COVID, vivent la menace climatique, constatent l’accroissement des inégalités et entendent le président Macron répéter depuis 2020 « nous sommes en guerre ». La jeunesse devrait être témoin silencieux des massacres à Gaza ou subir une répression féroce dès qu’ils se mobilisent pour la paix ou leur droit aux études.
A l’école, ils endurent les contre-réformes, avec en particulier la réforme Blanquer du lycée qui supprime le groupe classe, le Bac Blanquer qui génère une pression permanente et Parcoursup qui laisse des milliers de jeunes sur le carreau.
Dans cette société particulièrement anxiogène, que répond le gouvernement ?
Dans ce contexte de développement des conflits, et d’installation d’une « culture de guerre », le président Macron s’acharne à vouloir généraliser le SNU, pour embrigader la jeunesse.
Suite à la tragédie de Nantes ayant entraîné le décès effroyable d’une lycéenne, Bruno Retailleau a parlé d’un « ensauvagement de la société » et François Bayrou a demandé une « intensification des contrôles mis en place au sein et aux abords des établissements scolaires », et envisage l’installation de portiques à l’entrée des établissements. Il prévoit aussi parmi d’autres mesures d’autoriser les chefs d’établissement, adjoints ou CPE à procéder à « la fouille des effets personnels » des élèves.
Ils ont liquidé la médecine scolaire et la pédopsychiatrie. C’est cette politique qui conduit à la barbarie !
Alors que le budget Bayrou d’austérité et les 40 milliards d’économie à venir étranglent l’Education nationale et de l’Université au profit de l’économie de guerre, toutes les mesures ont la même logique : imposer toujours plus de tâches aux personnels avec toujours moins de moyens.
L’an dernier, le ministère a mis en place un « protocole de secourisme de santé mentale » qui doit désigner dans chaque établissement ou circonscription « une équipe ressource » pour faire face à « la dégradation de la santé mentale des enfants et des jeunes » en lieu et place des personnels formés.
Le gouvernement convoque les « assises de la santé scolaire ». La FNEC FP-FO a décidé de les boycotter !
Les projets ont pour but de faciliter la mutualisation des moyens d’infirmières scolaires, de médecins scolaires, d’assistantes sociales et de PsyEN et l’interchangeabilité de ces corps. Les projets ministériels remettent en cause les statuts et leur cadre national pour faciliter la décentralisation mais sans répondre aux revendications en termes de postes et de moyens des structures publiques de santé mentale (CMP, CMPP…).
La FNEC FP-FO estime qu’il faut des milliers de postes et considère urgente la mobilisation de tous les personnels dans l’action commune la plus large pour revendiquer les moyens en postes d’infirmières, de médecins, d’assistantes sociales, d’enseignants spécialisés, de PsyEN, de CPE, et des AESH et AED avec de vrais statuts pour permettre de faire face à l’explosion des besoins.
Montreuil, le 9 mai 2025
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250509 Santé mentale cause nationale