Compte rendu audience FNEC FP FO 49 « Inclusion scolaire » avec le DASEN du Maine et Loire : Nous avons été reçus… mais une énième fois nous n’avons pas été entendus sur ce dossier. La réalité des conséquences de la destruction de l’enseignement spécialisé est niée : les personnels n’ont qu’à essuyer les plâtres…parfois au prix de leur santé.

Compte rendu audience FNEC FP FO 49

« Inclusion scolaire »

avec le DASEN du Maine et Loire

Lundi 4 novembre 2019

(prévue initialement le 17 octobre et repoussée par l’Administration au jour de la rentrée!)

« Depuis 2005, nous alertons sur l’inclusion scolaire systématique et la Loi Montchamps dont les objectifs sont économiques .. Cette rentrée nous apparaît exceptionnelle au regard du nombre d’appels reçus au syndicat de collègues épuisés par la gestion quotidienne de situations de violences dues à des inclusions ».

Nous avons été reçus… mais une énième fois nous n’avons pas été entendus sur ce dossier. La réalité des conséquences de la destruction de l’enseignement spécialisé est niée : les personnels n’ont qu’à essuyer les plâtres…parfois au prix de leur santé. Les « réponses » données ne sont bien évidemment pas celles que les collègues attendent. Nous vous invitons:

– à ne pas vous laisser culpabiliser!

– à faire remonter à votre syndicat toutes les informations du terrain,

– à remplir les fiches SST pour notre intervention en CHSCTd

– … et à préparer sur vos écoles, dans vos établissements, dans vos services la grève à compter du 5 décembre pour mettre en échec les contre-réformes qui dégradent nos conditions de travail, travail que nous devrions bientôt poursuivre jusqu’à l’épuisement et au bout du bout des retraites de misère ….

 

Détails…

Délégation : Magali Lardeux, professeur des écoles SNUDI FO, Valérie Poulard, professeur du second degré SNFOLC FO, Brigitte Bonnet AESH FO, Laure Chebardy Bance Personnels administratifs FO

La délégation a été reçue par Monsieur Dechambre, DASEN de Maine et Loire et Monsieur Bertrou, IEN ASH.

 

La FNEC FP FO 49 a de nouveau alerté sur les problèmes liés à l’inclusion systématique d’élèves handicapés, sur les conséquences de la destruction de l’enseignement spécialisé et sur la mise en place des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) en illustrant précisément son propos par des situations concrètes:

Pour les enseignants et leurs élèves:

– perte d’heures de suivi pour les élèves avec la mutualisation des AVS au sein des PIAL

– enfants très perturbateurs, qui relèvent d’ITEP, et qui même avec une AVS mutualisée peuvent mobiliser tous les adultes de l’école et perturber l’enseignement quand ils sont en crise

– mise à mal des enseignants dans l’exercice de leurs missions d’enseignement car obligés de gérer des situations de violence d’un enfant vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis de ses pairs ou même d’un collègue ou eux-mêmes

– mise en souffrance des enseignants et des enfants  : collègues « qui craquent » en arrêt maladie ou encore exemple enfant atteint de trisomie qui devrait selon les textes être scolarisé dès ses 3 ans, sans que l’affectation de l’AVS soit effective

– situations qui affectent les autres élèves et inquiètent leurs parents. Ces derniers s’adressent alors à l’enseignant(e) ou / et au directeur-(ice) qui doivent apaiser les familles autant que faire ce peut engendrant, outre une certaine culpabilité à ne pas toujours réussir à juguler les crises, un temps de travail supplémentaire.

Pour les personnels AESH:

A la rentrée, les AESH ne savaient pas si elles faisaient partie de ces « PIAL » ou si elles dépendaient encore d’une gestion départementale/ académique. Elles ne savaient pas à qui s’adresser, quels enfants suivre, certaines n’ont d’ailleurs pas été payées en septembre. Il n’y avait personne pour leur répondre à la DSDEN 49. Les personnels administratifs ont été débordés de coups de fil sans avoir les réponses…

– conditions de travail dégradées avec une mobilité entre plusieurs lieux d’exercice qui les amènent à faire des kilomètres non remboursés et à mettre leurs enfants en garde 40H pour certains pour 24H travaillés. Dans une même journée un personnel AESH peut intervenir à la fois dans une école maternelle, une école élémentaire et dans un collège …. sans distinction public/privé(!).

– Pas d’amélioration sur la paie à 800 euros par mois (!) ni sur la formation, toujours pas de Statut.

Enfin, les personnels administratifs des collèges doivent , en raison de la mise en place des PIAL, faire face à une surcharge de travail puisqu’en plus de leurs tâches habituelles, ils doivent :

– faire signer les contrats et les procès-verbaux d’installation, saisir les avenants aux contrats de travail, ventiler les heures restantes des AESH concernés, gérer les congés maladie, gérer les emplois du temps et répondre à toutes les sollicitations des AESH qui ne savent plus à qui s’adresser.

… Tout ceci, sans moyens supplémentaires bien au contraire, puisque 14 postes ont été supprimés à la rentrée 2019 dans l’académie.

Malgré les exemples précis du terrain, le DASEN a maintenu son analyse d’amélioration de la prise en charge des élèves handicapés ou à besoins particuliers et fait l’éloge de la Loi Montchamps. « Il n’est pas question pour nous de renoncer ». « Les enseignants sont fiers (!) du travail d’inclusion qu’ils accomplissent ».

 

FO noircirait le tableau, donnerait une « vision apocalyptique » de l’inclusion scolaire (systématique!). Pour le DASEN, il y a une meilleure prise en charge cette année avec les PIAL au nombre de 27.

Ils permettraient plus de souplesse pour les affectations des AESH. En ce qui concerne cette souplesse, quand la collègue AESH a demandé pourquoi on leur demandait leurs préférences puisqu’elles n’étaient pas prises en compte et si elles pouvaient choisir leur affectation, le DASEN a bien précisé qu’elles ne le pouvaient pas, soit elles acceptent le contrat soit non… Souplesse oui mais que pour l’administration? Le DASEN s’est félicité du fait que les AESH soient désormais moins précaires avec des contrats de deux fois trois ans avant cdisation. Peut-on se féliciter de la pérennisation de la précarité?

 

Selon l’Administration 96% des besoins sont couverts : 3000 « jeunes » sont inclus en milieu ordinaire sur le département dont 1500 ont une notification MDA et bénéficient d’un suivi avec AVS. Le plus gros PIAL se situe au collège Francçois Villon avec 14 AESH.

 

Les RASED seraient complets (!) Nous savons que non.

 

Pour la création  d’ITEP, « je ne sais pas s’il y a des besoins, nous discutons avec l’ARS. Nous avons créé 2,5 postes au niveau du département pour la gestion des « crises ». »

 

Le DASEN a simplement admis une rentrée difficile au niveau administratif pour mettre en place ces 27 PIAL mais ça c’était la rentrée, maintenant tout irait bien, chacun aurait trouvé ses réponses et son interlocuteur…

NB : Sur le non paiement de certaines AVS en septembre, lors de l’audience FO avec le Secrétaire Général du Rectorat mardi 12 novembre : ces AVS « se comptent sur les doigts d’une main », c’est bien pire dans d’autres académies… pour ceux là oui … « c’est dommage » (!)

La FNEC FP FO revendique :

– l’abrogation de la loi Blanquer avec notamment l’abandon des PIAL

        – Le maintien et le développement des établissements et structures spécialisés (IME, ITEP, hôpital de jour, SEGPA-EREA… ), la création nécessaire de postes spécialisés

        – l’abandon des Unités d’Enseignement qui externalisent les classes spécialisées vers les classes ordinaires

        – l’intégration des AESH dans un corps de la Fonction publique.

– le rétablissement du CAPA-SH et 2CA –SH avec toutes ses options A; B ; C ; D ; E ; F ; G

– l’arrêt de la suppression des personnels administratifs