Communiqué FNEC-FP-FO 49 31 mars 2020: Le gouvernement, le Ministre Blanquer font-ils vraiment «la guerre» au coronavirus?

  • Où sont les masques pour les enseignants volontaires à la garde des enfants des personnels soignants ?
  • Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de dépistage systématique des personnels enseignants?
  • Comment se fait-il que notre Administration ne réponde à aucun de nos courriers relatifs à la santé des personnels et écrive enfin aux organisations syndicales uniquement pour mettre en musique les suppressions de postes dans les écoles du Maine et Loire? (13 cette année),… Que cette administration ne s’inquiète que de tenir les délais de la poursuite de la destruction du service public et de programmer son Comité Technique par visioconférence dans des conditions non réglementaires?

  • Comment se fait-il qu’une telle pression existe à tous les niveaux (notamment sur les directeurs, transformés en chefs d’établissement) pour que «la continuité pédagogique» – dont chacun a compris les grandes limites! – soit effective? Pourquoi des envois mails chaque jour de «ressources pédagogiques», de tableaux de bord à remplir, comment expliquer ce flot d’injonctions contradictoires et intenables (coups de téléphones à passer deux fois par semaine aux familles, dépôt de documents pédagogiques dans un commerce de proximité..), ce recensement de connexions à magistère?

  • Comment se fait-il que les enseignants soient exploités à ce niveau? Par ailleurs, pourquoi ce refus d’admettre que le télétravail est un TRAVAIL et que les enseignants sont aussi des parents?

  • Comment se fait-il que les conjoints des enseignants en télétravail qui sont parents d’élèves, ne soient pas positionnés en garde d’enfants si la «continuité pédagogique» est une «priorité nationale»?

Aujourd’hui, 31 mars 2020…

Nous sommes en confinement… Pourquoi alors de nouvelles directives poussant au volontariat pendant les vacances scolaires, au-delà maintenant des week-end, toujours plus en dehors des obligations de service réglementaires ?

Nous sommes en confinement? … Pourquoi élargir alors toujours plus l’accueil des enfants sur site, sans protection, à partir de ce 31 mars?

L’Inspecteur d’Académie vient d’envoyer aux directeurs un courrier. La sous-préfecture va traiter avec les familles concernées (policiers, gendarmes, pompiers, personnels de préfecture) pour valider les nouvelles demandes…

Pourquoi des regroupements toujours plus importants sur sites (et sans protection) quand ils sont proscrits par le Président de la République lui-même? … Fait-on vraiment «la guerre» au coronavirus ?

Pourquoi continuer à faire prendre tant de risques aux enseignants bien sûr mais aussi aux enfants et à leurs familles ?

Il est aujourd’hui clairement établi que la gestion gouvernementale de la crise sanitaire se fait a minima pour la santé des salariés aujourd’hui rappelés dans les usines sans protection…

En voici encore, pour l’Éducation Nationale une illustration aberrante…

Il faudrait maintenant délivrer des «attestations de déplacement aux familles» pour qu’elles puissent venir récupérer des documents pédagogiques? Il faudrait déroger aux attestations de déplacement ordinaire? On peut donc mourir pour la pédagogie?

(Foire Aux Questions sur le site du ministère https://www.education.gouv.fr/coronavirus-covid-19-informations-et-recommandations-pour-les-etablissements-scolaires-et-les-274253)

Car ne sont-ce pas justement ces déplacements qui deviennent de fait de moins en moins exceptionnels qui ont été à l’origine de contaminations supplémentaires dans l’Est?

(https://www.europe1.fr/sante/dans-le-haut-rhin-le-coronavirus-se-propage-aussi-a-cause-de-la-fracture-numerique-3957324)

Et cette attestation de déplacement devrait être remise par le directeur d’école ou le chef d’établissement ? Quelle lourde responsabilité !

Dans la situation intenable dans laquelle sont placés les enseignants, souvent parents également, à qui l’on demande de faire trois activités en même temps (le télétravail pour leurs élèves, la garde et « la classe » ! pour leurs enfants … et se porter volontaires pour des gardes sur site sans protection).. la colère monte.

Combien d’enseignants sont et seront encore contaminés par le COVID-19? Nous demandons des dépistages, des masques et l’arrêt des pressions à la «continuité pédagogique» qui, par ailleurs, selon les remontées d’organisations de parents d’élèves elles mêmes, n’est absolument pas convaincante et ne fait que creuser chaque jour les inégalités.

Ajoutons que la fausse bonne idée des « vacances apprenantes » ne pourra que creuser toujours plus ces inégalités entre chaque foyer!

. S’il fallait en faire la preuve, professeur c’est un métier!

Un ordinateur et des batteries d’exercices ne peuvent le remplacer.

La pression exercée sur les personnels enseignants se reporte sur les enfants et leurs familles. Un drame a déjà eu lieu pour Djaoudja, 6 ans, à Tremblay…

STOP!

  • Confinement maximal jusqu’à la fin de l’épidémie : stop à l’élargissement de la garde d’enfants sur sites sans protection !
  • Protection des volontaires pour la garde des enfants des personnels soignants : masques FFP2, gel hydro-alcoolique, désinfection des locaux.
  • Dépistage systématique des personnels enseignants !
  • Reconnaissance du télétravail comme un travail effectif, donc incompatible avec la garde de ses propres enfants !
  • Respect des horaires de travail
  • Stop à la surenchère pédagogique et à la mise en concurrence : liberté pédagogique, confiance aux enseignants qui font chaque jour de leur mieux

  • Respect des vacances scolaires pour tous

La santé, la priorité du gouvernement? La crise sanitaire ne semble bien n’être au contraire que le prétexte à rogner les droits de tous !

La loi sur l’urgence sanitaire qui confère au gouvernement un certain nombre de prérogatives sur la possibilité de réduire nos libertés individuelles et également de remettre en cause via les ordonnances , le Code du travail et les conventions collectives au motif de garantir la liberté d’entreprendre et de préserver l’économie française l’illustre d’ailleurs parfaitement…

Nous n’avions aucun doute sur le fait qu’ à un moment ou à un autre ce seront les salariés et les fonctionnaires qui paieront les 300 milliards d’euros versés pour passer la crise sanitaire…

A FO, nous ne sommes pas prêts à sacrifier les droits des salariés au nom de « l’union nationale sacrée »