Dans un article paru lundi 6 juillet dans les colonnes du Courrier de l’Ouest et intitulé « La fonction de directeur d’école doit être bientôt reconnue », Mme la députée LREM Stella Dupont indique que la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale le 24 juin est « une étape majeure ».
En un sens, Mme la députée dit une vérité : si ce texte était définitivement adopté, il s’agirait d’une étape majeure…. dans la casse de notre école publique républicaine. Il semble que pour les aspects de cette proposition de loi jugés positifs par Mme Dupont, il faille cependant rétablir la complète vérité.
L’Union départementale et la fédération de l’enseignement FO avait rencontré la députée au moment de l’immense grève reconduite contre la Loi Blanquer au printemps 2019 pour porter les revendications des professeurs des écoles. Elle avait décidé de ne pas les soutenir dans son vote sur la « Loi sur l’école de la confiance».
La vérité ? Pour vendre cette proposition de loi sur le Statut de directeur, il était question « d’améliorations de décharges de service » et d’une « revalorisation salariale ». A l’issue de la séance du 24 juin, la réalité des prix, c’est que le texte voté ne comporte ni revalorisation salariale ni augmentation des quotités de décharge et les « aides administratives » éventuelles seraient à la charge des mairies… Par contre, ce qui devient clair, c’est que le directeur est appelé à devenir un maillon de la chaîne hiérarchique.
Car ce que ne dit pas Mme Stella Dupont, c’est que cette proposition de loi bouleverse toute la structure de l’école et en renforce l’autonomie, avec des conseils d’école qui désormais « décideront » et un directeur qui appliquera les décisions et les fera appliquer…. Jusqu’à aujourd’hui les conseils d’écoles où siègent les collectivités territoriales et les parents d’élèves émettaient des avis… Les directeurs d’école seraient directement placés sous l’autorité de l’Inspecteur d’Académie en « bénéficiant d’une délégation de compétence pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige ». Il devient donc un contre-maître chargé d’impulser la politique gouvernementale et rendant des comptes aux élus territoriaux.
Selon Mme Dupont, « Le directeur pourra se recentrer sur le cœur de ses missions »…
Rappelons que la mission première d’un directeur d’école, professeur des écoles lui-même, était d’enseigner, comme ses pairs. Des tâches administratives annexes lui ont été ajoutées toujours plus nombreuses depuis plusieurs années… La proposition de loi ne répond en aucun cas aux revendications d’allègement des tâches des directeurs d’école qui ne souhaitent pas devenir des chefs d’établissement.
Processus de déréglementation, territorialisation de l’Ecole de la République, jardins d’enfants au détriment de la maternelle, casse du Bac et des concours, Parcoursup, enseignement à distance, mise en place des 2S2C… : depuis des mois, le Ministre Blanquer a été si exemplaire dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale de saccage, qu’il est maintenu en poste après remaniement malgré l’hostilité des enseignants…. Il semble qu’il ait des relais locaux pour vendre sa politique destructrice.
Pour la FNEC FP FO 49
La secrétaire départementale,
Magali Lardeux