Cela pourrait paraitre « légitime » deux postes en moins pour une prévision de perte de 576 élèves? (Chiffres de l’Administration qui ne comptabilisent pas les moins de 3 ans et sont « une photographie » arrêtée en décembre…)
La réalité va être bien plus brutale… En effet, le DASEN va, conformément, aux directives nationales, récupérer des postes pour:
- des postes pour le dédoublement des CE1 en REP
- des postes spécifiques « autisme »
- des postes pour la scolarisation obligatoire à 3 ans ( 26 000 élèves supplémentaires attendus nationalement)
La carte scolaire va être, comme partout … « saignante »!!! Saisissez le syndicat!! Enquête en ligne
Au niveau national:
Le Ministre de l’Education nationale annonce la création de 2 325 ETP dans le 1er degré … et vante largement la priorité au primaire pour justifier les 2650 suppressions de postes dans les collèges et les lycées et 400 chez les administratifs, la réalité est toute autre:
• 13 académies n’ont aucune création de poste, soit 49 départements c’est à dire la moitié du territoire national
devront faire sans aucun moyens supplémentaires alors que les effectifs explosent, que les remplaçants manquent, que les RASED ont disparu et que l’inclusion scolaire désorganise les classes. La Martinique, la Guadeloupe… n’auront pas un seul poste supplémentaire.
Au 2 325 ETP annoncés il faut, en réalité, retirer :
• 150 postes réservés pour « la stratégie nationale pour l’autisme » dont on ne sait pas comment ils seront utilisés.
• 4 000 postes pour le dédoublement des classes de CE1 en REP et l’achèvement du dédoublement des classes de CE1 en REP+
• Et combien de postes pour la scolarisation obligatoire à 3 ans (26 000 élèves supplémentaires) ?
En réalité il manque donc plus de 2 000 postes de PE ne serait-ce que pour maintenir l’existant déjà très nettement insuffisant. Ces 2 000 postes seront récupérés sur les postes classe, les postes de remplaçants… La réalité c’est donc la fermeture programmée de milliers de classes et d’écoles entières en milieu rural, mais aussi en ville notamment en maternelle et des fusions d’écoles pour supprimer des postes de directeurs et d’adjoints alors que les PE sont déjà à la limite de la rupture.
Partout les effectifs vont exploser. Cette situation ne permettra ni d’améliorer les effectifs par classe dans les 90 000 classes dont l’effectif dépasse 25 élèves et en particulier dans les 7 700 qui ont plus de 30 élèves, ni de créer les postes de remplaçant qui vont continuer à manquer créant des sureffectifs de fait dans les classes, épuisant les collègues. Les directeurs n’auront ni décharge supplémentaire ni aide administrative pour faire face à leurs tâches sans cesse grandissantes.
Le ministre anticipe son projet de statut de directeur et d’EPEP
Avec cette saignée le ministre prépare son projet de loi de statut de directeur supérieur hiérarchique et de « réorganisation administrative de l’école » dont l’objectif avéré est de réduire le nombre d’écoles de 45 000 à 18 000.
L’embauche de milliers de contractuels va s’accélérer
Alors qu’en deux ans le nombre de contractuels est passé de 300 à plus de 4000, une telle situation va accentuer le recrutement de contractuels au détriment de postes de fonctionnaires dans la logique de CAP 2022 qui entend généraliser le contrat contre le statut.
Le ministre doit ouvrir largement la Liste Complémentaire du CRPE!
Pour mettre fin à cette catastrophe une décision s’impose : le ministre doit abonder immédiatement la Liste complémentaire du CRPE conformément à l’article 3 de la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983. Toutes les demandes d’ouvertures ou de non-fermeture doivent être satisfaites, les brigades de remplacement doivent être reconstituées, les RASED restaurés…
►Création des postes nécessaires — ouverture immédiate de la Liste complémentaire
►Non au recours aux contractuels
►maintien et renouvellement de tous les contrats aidés — leur transformation en emplois statutaires de la Fonction publique
Le SNUDI-FO invite les PE, les AESH à se réunir pour adopter leurs revendications et à prendre toutes les initiatives pour les faire valoir, y compris par la grève.
Montreuil, le 9 janvier 2019